CULTURE


Traditions - Традиции


Les fêtes en Russie 

Il y a de nombreux jours de fête officiels au cours de l'année en Russie.

- le Nouvel An fêté le 1er janvier

- le Noël orthodoxe fêté le 7 janvier

- le Nouvel an "ancien" fêté le 13 janvier

- la Fête du Défenseur de la Patrie (ancienne fête de l'Armée rouge) fêtée le 23 février

- la Journée internationale des femmes fêtée le 8 mars

- la Fête du printemps et du travail fêtée le 1er mai

- la Fête de la victoire de la Grande guerre patriotique (1941-1945) fêtée le 9 mai

- le Jour de Russie (Fête de la Souveraineté de la Fédération de Russie) fêté le 12 juin

- la Fête de l'unité nationale fêtée le 4 novembre

- la Fête de Réconciliation (anniversaire de la Révolution russe de 1917) fêtée le 7 novembre

- le Jour de Constitution fêté le 12 décembre


L'une des fêtes les plus importantes en Russie est la célébration du Nouvel An. En effet, quand noël tombe en désuétude sous l'ère soviétique, toute sa charge symbolique est reportée sur le Nouvel An. Cela ne fait que quelques années que l'on fête de nouveau Noël en Russie. Le Noël orthodoxe reste une fête éminemment religieuse, même si tout le monde ne lui accorde pas la même importance.
Mais la fête la plus célébrée reste le Nouvel An que l'on fête entre amis plusieurs jours d'affilée. Le soir du 31 décembre, on "accompagne" d'abord l'année passée. Les douze coups de minuit frappés par l'horloge de la tour Spasskaïa du Kremlin sont retransmis par la première chaîne en Russie : il est alors temps d'"accueillir" la nouvelle année. Ensuite, le calendrier orthodoxe en retard de 13 jours sur le calendrier grégorien, fournit le prétexte de fêter de nouveau le Nouvel An en janvier. Le gouvernement a décrété une dizaine de jours de congés obligatoires chaque années à cette période.

Les Russes croient que tout ce qu'il y avait de mauvais au cours de l'année écoulée restera dans l'année passée, et que la nouvelle année ouvrira de nouveaux horizons, et apportera uniquement des choses positives.
Les hôtes de la maison préparent généralement des plats très copieux pour les invités. La "Salade Olivier" en Russie est le plat le plus répandu pour les fêtes de fin d'année et est préparée en si grande quantité que les gens peuvent la manger pendant plusieurs jours. Lorsqu'un Russe est invité chez des amis, il ne viendra jamais les mains vides. S'il s'agit d'un dîner, les invités apporteront des gâteaux, une tarte, des plats qu'ils ont cuisiné ou une bouteille de vin. Ils offriront aussi des chocolats aux enfants et des fleurs aux femmes, et obligatoirement en nombre impair. Les célébrations à table durent des heures en Russie, et, à la fin du repas, c'est une tradition de boire du thé jusqu'à très tard dans la nuit tout en discutant.


Les traditions "superstitieuses"

On trouve en Russie un certain nombre de traditions et coutumes qui se rapprochent des superstitions. Il faut alors adapter son comportement selon les situations.

Un certain nombre de ces coutumes superstitieuses sont liées au foyer et à la table :
- Il ne faut jamais serrer la main de quelqu'un à travers le seuil de la porte car ce seuil est considéré comme une frontière protégeant l'isba des forces maléfiques du monde extérieur.
- Dans la maison, il y a toujours une bougie allumée et il ne faut jamais s'en servir pour allumer quelque chose car cette bougie a une valeur religieuse.
- A table, le sel ne se passe pas de main en main. Il ne faut pas faire interférer des symboles (le sel est associé au Malin) avec un geste trivial comme celui de se passer quelque chose de main à main.
- Il ne faut jamais siffler dans un appartement, sinon le locataire et le propriétaire de l'appartement auront des problèmes d'argent.
- Avant un voyage, c'est une coutume de s'asseoir sur les valises faites et de faire une brève pause avant de quitter le domicile. Ce rituel est censé garantir que le voyage se passera sans encombre et ne sera pas trop fatigant.

Mais les usages les plus vivaces sont ceux liés à l'alcool :
- Si le sexe féminin est représenté à table, il est mal perçu qu'au moins un toast ne soit pas porté en son honneur.
- Faire un toast avec un verre vide est signe de malchance.
- La boisson des grandes circonstances est la vodka que l'on ne doit pas "siroter" mais boire d'un trait
- Le premier verre de vodka proposé doit être fini
- Les bouteilles vides doivent être mises au sol et non reposées sur la table
- Il ne faut pas verser à boire à quelqu'un avec la main tournée vers l'extérieur car cela serait un geste de déni incompatible avec la valeur symbolique du geste de servir

Humour - Юмор

L'humour russe, comme dans d'autres cultures va du trivial au sérieux, de l'obscène à la satire politique en passant par les jeux de mots. L'humour russe profite de la richesse et de la grande souplesse du russe qui permet des jeux mots et des associations spécifiques.

Pendant l'Empire tsariste, comme sous le régime soviétique, l'humour politique était potentiellement dangereux. Seth Graham, expert de l'humour en Russie confirme que "durant la période stalinienne des milliers de citoyens soviétiques furent arrêtés et envoyés au goulag, condamnés pour avoir fait des blagues politiques". Malgré tout, ou peut-être à cause de l'oppression, l'humour russe s'est épanoui comme une contre-culture de libération permettant de résister et de ridiculiser l'élite.




Après la mort de Staline, la plaisanterie "critique" devint très populaire et fut même considérée par certains comme un des éléments ayant contribué à l'affaiblissement du système soviétique dans ses dernières années avant son effondrement en 1991. Pendant la période brejnévienne, dans l'URSS des années 1970 et jusqu'au début des années 1980, la stabilité de l'environnement social et politique a favorisé les traits d'esprit dénonçant les dysfonctionnements de la société. Avec la fin des régimes autoritaires en Russie, au début des années 1990, l'humour politique connut un certain déclin, ce qui fut déploré comme un symptôme de l'occidentalisation.

La forme la plus populaire d'humour russe est celle de l'anekdot, une petite histoire avec une chute finale drôle. Ces "blagues russes" se caractérisent par toute une série de cadres et de personnages stéréotypés et familiers. Seth Graham considère l'anekdot comme "certainement la plus importante forme de culture populaire orale" mais malheureusement "presque aucune des riches traditions d'humour soviétique n'a été exportée à l'Ouest".

Quelques exemples de blagues :

- Trois travailleurs se retrouvent en prison et se demandent l'un l'autre pour quelle raison.
Le premier répond : "J'arrive toujours en retard de 10 minutes au boulot, c'est pourquoi on m'a accusé de sabotage."
Le deuxième : "J'arrive toujours avec 10 minutes d'avance au boulot, c'est pourquoi on m'a accusé d'espionnage."
Le troisième : "J'arrive toujours à l'heure au boulot, on m'a donc accusé d'avoir une montre étrangère."


- Pourquoi le KGB opère par groupe de trois ?
Un sait lire, un autre sait écrire et le troisième garde un œil sur les deux intellectuels.




Art - Искусство



La peinture russe

La tradition byzantine de la peinture est arrivée en Russie avec le christianisme et la construction des églises : on ornait l'intérieur des églises avec des mosaïques et des fresques. Une autre innovation apportée par le christianisme était l'icône qui est une représentation de Jésus-Christ ou des Saints. 
La peinture russe atteint son plus haut niveau de développement entre le XIVème siècle et le XVème siècle.

Avec Pierre le Grand, la Russie s'initie à l'école occidentale de la peinture. Les peintres russes apprennent les techniques des maîtres occidentaux : les nouveaux matériaux entrent dans l'usage (les toiles, les couleurs à l'huile, le marbre). La diversité des images et des sujets pénètre dans la peinture russe.

Le paysage s'épanouit un peu plus tard. Le début du XIXème siècle n'est pas caractérisé par la représentation du paysage simple, mais par la peinture des mouvements de l'âme humaine à travers les images de la nature. Les plus grands maîtres du paysage en Russie étaient A. K. Savrasov ("les Freux sont arrivés"), I. I. Shishkin ("Matin dans une forêt de pins") (voir ci-dessous).



Shishkin, Matin dans une forêt de pins


Le début du XXème siècle est la période du développement du modernisme russe, représenté par une quantité et une diversité de courants : fauvisme, futurisme, cubisme, suprématisme etc. La négation de l'expérience du développement de l'art traditionnel est caractéristique du modernisme. Cela se développe notamment à travers l'avant-garde. Les représentants les plus éminents de l'avant-garde étaient le fondateur de l'art abstrait Vasily Kandinsky, Marc Chagall et Kazimir Malevich.
Chagall, Les mariés de la tour Eiffel (1939)

Les oeuvres de l'école russe d'art sont universellement reconnues. Tous les plus grands musées du monde considèrent comme un honneur d'avoir les tableaux des peintres russes du siècle derniers, ainsi que contemporains.


La littérature russe

Le XVIIIème siècle est le véritable âge d'or de la littérature russe, comportant alors trois courants.
Il y avait un premier courant qui était le classicisme. Les caractéristiques du classicisme sont de traiter des sujets nobles, mais aussi l'unité de lieu, de temps et d'action. Le classicisme en Russie atteint sont apogée avec l'oeuvre de M. Lomonosov, G. Derzhavin, Soumarokov et bien d'autres.
Les deux derniers courants sont le réalisme, et le sentimentalisme, qui marque un intérêt particulier pour les sentiments humains et la perception émotionnelle du monde environnant. Dans la littérature russe, le sentimentalisme est représenté notamment par l'oeuvre de Karamzin, à la fois historien et écrivain.

L'épanouissement de la littérature russe se prolonge au XIXème siècle avec de grands noms comme A. Griboedov, I. Krylov, A. Pouchkine, M. Lermontov, N. Gogol et d'autres.

Au tournant du XXème siècle, un nouvel élan littéraire est porté par la poésie symboliste puis futuriste, associé à une intense activité intellectuelle, mais il se heurte vite à la persécution soviétique. Le siècle est cependant riche de poètes comme S. Essénine et V. Maïakovski et de romanciers comme M. Gorki ou M. Boulgakov. La répression stalinienne frappe particulièrement de nombreux écrivains qui dénoncent le système totalitaire soviétique.
Depuis la chute de l'URSS et la disparition du régime communiste, une nouvelle littérature russe naît progressivement dans les années 1920.


Le théâtre et le cinéma russes

L'épanouissement de l'art théâtral en Russie arrive au XIXème siècle, notamment dans la seconde moitié. Dans le répertoire théâtral il y a de plus en plus de pièces d'auteurs nationaux comme Ostrovsky, Tchékhov ou Gorki.
En 1898, Stanislavsky et Nemirovich-Danchenko forment le Théâtre d'art de Moscou avec comme caractéristiques un caractère démocratique et un esprit novateur. Le système Stanilavsky, une technique de jeu particulièrement naturaliste en opposition à un jeu plus figuratif, a reçu une célébrité universelle  L'époque a engendré une pléiade d'acteurs remarquables.
Après la Révolution de 1917, les nouvelles formes d'éloquence scéniques ont trouvé réflexion dans les théâtres Meyerhold et Vakhtangov. Meyerhold devient le chef de file de l'avant-garde basée sur le festif et la musicalité, introduisant dans ses spectacles des notions de cirque, de commedia dell'arte, le tout pour servir la révolution dans une esthétique constructiviste. Parallèlement, V. Maïakovski prône le futurisme à la russe, fustigeant l'académisme bourgeois et magnifiant la technologie, la machine et les situations absurdes et violentes. Dans le même temps émerge un autre type de théâtre : l'agit-prop. Il s'agit de jouer des scènes de la vie quotidienne pour trouver une solution communiste à un problème d'actualité. L'agot-propre, contraction des termes "agitation" et "propagande" prend aussi les formes de "journaux-vivants" et de spectacles-débats.


En ce qui concerne le cinéma russe, il arrive à la fin du XIXème siècle. Les premières séances de cinéma à Moscou et à Saint-Pétersbourg ont eu lieu en 1896. L'épanouissement de la cinématographie russe arrive avec la période soviétique. Le film de S. Eyzenchteyn "le Cuirassé Potemkin" (1925), qui est entré dans le panthéon des chef-d'oeuvres cinématographiques mondiaux, signe une étape importante dans le développement du cinéma russe. On commence alors à tourner une multitude de films, la plupart d'entre eux servant des buts idéologiques. Une autre oeuvre importante dans le développement du cinéma russe est le film de S. Bondarchuk "la Guerre et le monde" (1965-1967).


La musique et la danse russes

Il y a d'abord une musique traditionnelle russe qui est composée de chansons populaires de l'époque romantique, mais également de formes variées et authentiques de folklore, telles celles des pleureuses ou des chamans. La musique folklorique russe trouve son origine dans les chants rituels slaves. Parmi les instruments traditionnels russes, on mentionnera la domra (instrument à trois ou quatre cordes à la caisse arrondie) et la balalaïka (instrument à trois cordes dont la caisse est triangulaire).


La danse folklorique russe est image d'ensemble de l'esthétique russe et des éléments de la culture nationale. Dans les chorégraphies folkloriques russes, il y a la vie, la jalousie, la vengeance, la dispute et bien sûr, l'amour. Le folklore russe est le miroir de la vie avec toutes ses facettes. La grâce des danseuses, la fougue des danseurs et la virtuosité des musiciens donnent à cette danse un tout autre charme. C'est un festival de rythme et d'énergie où les costumes flamboient. Il existe deux types de danses folkloriques russes :
- la troïka qui se danse en trio formé de deux filles entourant un garçon, ou deux garçons entourant une fille. La danse figure la troïka, sorte de carrosse à trois chevaux.
- Le khorovod, dansé en Russie à la cour du tsar à partir d'Alexandre Ier. C'est une danse en cercle, à trois temps et plutôt rapide.


La musique classique russe n'est pas en reste tant elle peut compter de grands compositeurs et d'oeuvres.
La musique classique russe se développe sur la première moitié du XIXème siècle. Il est lié au nom de M. Glinka (1804-1857) qui est entré dans l'histoire comme le fondateur de la musique russe classique. Ses opéras "la vie pour le roi" et "Rouslan et Liudmila" ont influencé le développement ultérieur de la musique russe d'opéra. Le compositeur utilise notamment des motifs du folklore russe et de la musique nationale.

Le plus grand compositeur dans l'histoire de la musique russe et mondiale était P. Chaikovski, le créateur des plus grands opéras ("Eugeny Onegin" en 1878, "Mazepa" en 1883, "Dame de pique" en 1890), de ballets ("Le lac des cygnes" en 1876, "Belle au bois dormant" en 1889, "Casse-noisettes" en 1892), et d'oeuvres symphoniques.
A la fin du siècle, la musique classique russe était enrichie de l'oeuvre de nouveaux compositeurs et interprètes talentueux comme A. Glazunov et le compositeur et pianiste A. Skrjabin, considéré comme l'un des fondateurs de la musique moderne symphonique.
La culture musicale russe a ainsi connu la renommée mondiale. Les plus grands théâtres lyriques russes étaient le théâtre Marinsky de Saint-Pétersbourg et le Bolchoï de Moscou.



Cuisine - Кулинария

La cuisine russe tire sa variété et sa richesse de l'immensité du territoire russe et de la mosaïque de cultures qui le composent.

Les soupes

Les soupes ont toujours joué un rôle important dans les repas russes. Les plus anciennes sont préparées à base de chou (chtchi) ou de betteraves (bortsch). On y rajoute parfois des céréales et/ou du bouillon de légumes. Les soupes peuvent également être préparées à base de bouillon de viande, comme le rassolnik et la solianka ou de poisson, tel l'oukha et la kalia.
Un autre élément traditionnel est le kvas, employé dans les soupes froides, comme la tiouria, l'okrochka et la botvinia.

Le Bortsch



                                                         Les hors d'oeuvres et les entrées


Traditionnellement, les hors d'oeuvres russes sont appelés zakouski. Ils se composent notamment de charcuteries, de poissons (harengs marinés ou fumés), de caviar (oeufs de poissons), du caviar d'aubergine, des concombres à l'aigre-doux (malossol), et de salades diverses.

La Salade Olivier


La viande et le poisson

On peut classer les plats de viande en plusieurs types :
- les morceaux de viande cuits dans une soupe ou une bouillie se mangent froids et en deuxième plat
- les plats comprenant des abats, cuits avec des céréales dans des pots
- les plats de volailles, entières ou non, ou les grands morceaux de viande cuits sur une plaque de cuisson dans un four appelé jarkoïe
- les plats de viande hachée, devenus populaires : goloubtsy, kotlety, pelmeni, vareniki, pirojki.

Des poissons d'eau douce, carpe et soudak, étaient consommés couramment dans les régions éloignées de la mer, ainsi que des esturgeons alors que dans les régions du nord prédomine la consommation du saumon et de la truite. Une grande variété de poissons sont traditionnellement salés, fumés ou conservés dans la saumure pour être consommés sous forme de zakouskis.


Les accompagnements

Les accompagnements aux plats de résistance ont longtemps été des bouillies, comme la kacha ou des céréales, puis des légumes comme les navets ou les carottes, et des champignons. Le chou, les pommes de terre, et les légumes verts résistants au froid sont communs en Russie comme accompagnements.
Il y a aussi les blini qui sont des crêpes dont la recette est proche de celle de la crêpe bretonne. Elles sont généralement faites avec de la farine de blé et sont accompagnées de beurre mais peuvent également être garnies de crème épaisse ou de caviar.



Les desserts

Les desserts russes les plus anciens étaient composés de fruits au four, comme les pommes, et de baies cuites.

Certains ont aujourd'hui complètement disparu, comme le "confit russe", composé de carottes et de concombres cuit dans l'eau et le miel, ou les parenki, des tranches de carottes ou de betteraves séchées au four.

Aujourd'hui, les desserts sont souvent préparés avec du fromage blanc, comme les symiki, des galettes de fromage blanc accompagnées de crème fraiche, de confiture, de miel et de jus de pomme, ou la vatrouchka.

Les gâteaux traditionnels de Pâques peuvent être rapprochés des panettones italiens, comme le koulitch, de forme cylindrique, parfumé au rhum et au safran. Il contient des fruits confits, des amandes et est surmonté d'un glaçage. On trouve également la pashka, gâteau au fromage blanc et aux fruits confits très connu pour sa forme pyramidale hors du commun.


Le koulitch








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